vendredi 24 août 2012

10 ans de déclin de Microsoft

imageAu début des années 2000, Microsoft dominait l’industrie informatique et plus généralement la high-tech. Mais depuis, Microsoft a loupé la plupart des virages majeurs: les médias sociaux, les moteurs de recherche, la dématérialisation de la diffusion des médias (musique, livres, …), l’essor des smartphones et la naissance du nouveau segment des tablettes – entres autres.
Comment cela a-t’il pu arriver ? Dans un passionnant article sur Vanity Fair, Kurt Eichenwald nous l’explique: c’est la faute à Steve Ballmer.
 
PHOTOGRAPH BY DAN GLUSKOTER/EPA/LANDOV.
Quelques comparaisons qui font mal:
Microsoft est devenue un équivalent high-tech d’un constructeur automobile de Detroit, reproduisant inlassablement les mêmes bons vieux modèles sous des airs plus flashy, pendant que ses concurrents reconstruisaient le monde”.
“En décembre 2000, Microsoft valait 500 milliards de dollars en bourse, ce qui en faisait la société la plus prospère mondialement. En juin 2012, Microsoft est devenue la 3ème capitalisation boursière à 249 milliards de dollars. En décembre 2000, Apple pesait 4,8 milliards de dollars et est devenue depuis la première capitalisation mondiale, à 541 milliards de dollars…”
“Un seul produit Apple, qui n’existait pas il y a 5 ans, génère plus de chiffre d’affaire que l’ensemble des produits Microsoft réunis. Plus que Windows, Office, Xbox, Bing, Windows Phone et tous les autres produits que Microsoft a créés depuis 1975. Sur le premier trimestre 2012, les ventes d'IPhone ont atteint 22,7 milliards de dollar, pendant que l’ensemble des ventes de Microsoft ont été de 17,4 milliards”.
Une des raisons qui ont empêché à plusieurs reprises Microsoft d’innover est son extrême dépendance à Windows et Office. “Tout doit tourner sous Windows” est le mot d’ordre. C’est ainsi qu’un projet innovant de livre électronique a été stoppé par Bill Gates à la fin des années 90 parce qu’il ne tournait pas sous Windows… Alors que les ingénieurs qui travaillaient sur le projet savaient bien, eux, que personne ne lirait de livres dans une fenêtre Windows. 10 ans plus tard, le succès notamment du Kindle d’Amazon le prouve avec éclat.
Et il est amusant de constater que le règne du roi Windows continue aujourd’hui, avec l’annonce récente que le noyau de Windows Phone 8 est le noyau Windows lui-même.

Culture d’entreprise

Mais la dictature interne de Windows et Office n’explique pas tout. Des ex-dirigeants de Microsoft le disent: “le plus gros problème est une culture d’entreprise qui, depuis 2001, montre le chemin du chaos auto-destructeur”.
Il y a d’abord la montée en puissance de la bureaucratie. Après les années 90 qui ont fabriqué de nombreux millionnaires, les années 2000 voient un changement important dans les perspectives offertes aux employés: chute de l’action après l’éclatement de la bulle Internet, les nouveaux employés qui travaillent aux côtés des millionnaires n’ont plus d’autre perspective d’enrichissement que de gravir les échelons.
Plus d’employés recherchant des postes de management ont conduit à plus de managers, plus de managers ont conduit à plus de réunions, plus de réunions à plus de mémos et plus de règles procédurières à moins d’innovation”.
Il y a également le vieillissement naturel des employés, des personnes entrées à leurs 20 ans ou à la trentaine, devenus naturellement des quadras ou quinquagénaires, et incapables pour beaucoup de comprendre les nouvelles tendances.

Stack Ranking

Mais le pire, d’après de nombreux employés et ex-employés qui ont témoigné, c’est le système d’évaluation de la performance, le “stack ranking”.
Chaque entité de l’entreprise est obligée de déclarer un certain pourcentage d’employés en tant que top performers, puis bons performers, puis moyens, puis sous la moyenne puis faibles performers. Si vous étiez dans une équipe de 10, vous saviez que – quel que soit le niveau de chacun – 2 personnes auraient une bonne évaluation, 7 une évaluation médiocre et 1 une très mauvaise évaluation. Cela conduit les employés à se combattre entre eux plutôt que combattre la concurrence”.
“Pour cette raison, les meilleurs font tout ce qu’ils peuvent pour éviter de travailler avec d’autres bons éléments pour éviter que cela impacte leur propre classement.”
Et comme les évaluations ont lieu tous les 6 mois, cela conduit les employés à ne penser et agir qu’à court terme, au détriment des innovations à long terme.

Steve Ballmer

Et puis il y a Steve Ballmer lui-même. Steve Ballmer a pris la succession de Bill Gates, comme chacun sait, au début des années 2000. Steve Ballmer n’a pas un background technique, c’est un “business man”. Sa vision de l’innovation, c’est que Microsoft ne serait pas le premier sur les sujets cool, mais le premier à les rentabiliser.
La meilleure explication est donnée par Steve Jobs (un gars vaguement connu dans l’ouest américain), dans la biographie de Walter Isaacson:
L’entreprise se met à valoriser d’abord les bons vendeurs, car ils sont ceux qui peuvent impacter le chiffre d’affaire, plus les développeurs et les designers. Au final, ce sont les vendeurs qui dirigent la société. [Puis] les développeurs ont moins d’importance et beaucoup quittent la société. C’est arrivé chez Apple quand John Sculley est arrivé, et c’était ma faute, et c’est ce qui est arrivé quand Ballmer a pris la direction de Microsoft. Apple a eu de la chance de rebondir, mais je ne pense pas que quoi que ce soit changera chez Microsoft tant que Ballmer dirige”.

dimanche 5 août 2012

Nouvelle version de l'application Relay sur iPad

Heureuse surprise ce jour avec une mise à jour de l'application Relay sur iPad. Pour mémoire cette application permet de lire des magazines téléchargés sur le kiosque numérique de Relay.

Voici une application qui avait bien besoin d'une mise à jour. Cette nouvelle version est très séduisante avec une ergonomie totalement repensée, avec une gestion beaucoup plus efficace de sa bibliothèque.
Il est notamment possible de voir d'un seul coup d'oeil ses magazines par collection, par date, etc. Très facile également de voir rapidement les numéros non encore lus.

Quelques regrets: la partie shopping dans le kiosque a totalement disparu, sans doute pour éviter toute ambiguïté avec Apple et comme l'application est nouvelle, il faut télécharger de nouveau tous ses magazines, un peu pénible.

Et toujours le forfait First de Relay, avec 10 magazines par mois pour 10€.